Le refus alimentaire chez le nourrisson

J’ai eu l’occasion de discuter hier avec la maman de la petite Aya qui a rencontré des difficultés sur le plan alimentaire.
Aya est une jolie petite fille née à terme. Elle a eu une bonne prise de poids jusqu’à l’âge de six semaines puis, sans raison particulière, elle a refusé le sein puis le biberon.ocytocine bebe au sein
Elle a eu une perte de poids importante et elle est revenue à son poids de naissance.
C’est à ce moment que les médecins ont décidé de l’alimenter par voie entérale par le biais d’une sonde naso-gastrique.
La maman d’Aya s’est trouvée bien démunie devant le refus de sa fille et le diagnostic d’anorexie du nourrisson qui a été posé.

C’est une situation que j’ai pu rencontrer dans le cadre de prises en charge précoces. En effet, l’âge de six semaines marque le début du refus alimentaire chez le nouveau-né qui, jusqu’alors, a une bonne prise de poids. S’agit-il d’une anorexie ou bien d’un trouble de l’intégration neuro-sensorielle qui engendre une hyper-sensibilité de zones telles que le visage, la bouche, les mains ou les pieds par exemple?

Ceci semble être le cas de la petite Aya qui choisit avec soin les jouets qu’elle manipule, qui ne porte rien à la bouche et qui refuse des quantités non-nutritives d’aliments. Elle ne fait pas de quatre patte, peut-être pour éviter de poser ses paumes ouvertes au sol. Elle préfère ramper avant de faire l’acquisition de la marche.

Que faire? Devant ce refus, il est recommandé de ne pas insister, de ne pas approcher la bouche afin d’éviter un refus encore plus prononcé. Le problème qui se pose alors est que cette zone d’une grande sensibilité sur le plan sensoriel n’est plus du tout stimulée. Le cerveau oublie alors tout ce qui a été acquis pendant la vie intra-utérine et le début de vie.

Il est préférable (voir l’article « mon bébé est alimenté par sonde« ) de continuer à stimuler la bouche, l’odorat et le goût au quotidien afin de faciliter la reprise alimentaire par voie orale. 3076309499_1_3_Ftnc9w1j

Faire goûter au doigt, sans être trop intrusif, permet au tout-petit confortablement assis sur les genoux de papa ou de maman de s’habituer à la vue, à l’odeur et au goût des différents aliments consommés par la famille.

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Cette période durant laquelle l’enfant goûte et accepte de découvrir d’autres aliments peut vous paraître bien longue. De plus, il ne prendra peut-être pas les quantités que vous jugez être suffisantes. C’est normal car, étant alimenté par sonde, la sensation de faim n’est pas présente. L’estomac est habitué au goutte à goutte de la sonde et il est plus difficile pour lui de gérer une quantité ingérée sur un repas, sur 20 ou 30 minutes. Ce n’est que petit à petit que les quantités peuvent être augmentées.

C’est une période bien difficile pour l’enfant et sa famille et le soutien d’un(e) orthophoniste est indiquée car les troubles de l’oralité alimentaire sont souvent liés à des difficultés à entrer dans l’oralité verbale.

Bon appétit Aya!Fruits

Une réflexion sur “Le refus alimentaire chez le nourrisson

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