Muscler pour mieux mâcher.

La mastication demande un mouvement des mâchoires continu et énergique.

Un enfant qui n’a pas assez d’informations sensorielles (venant de son système proprioceptif) lui permettant de doser la force de ses mouvements ne parviendra pas à réellement broyer le morceau placé entre ses molaires.

Pour découvrir et contrôler ces mouvements de haut en bas de la mâchoire, il lui faut s’exercer. Le système nerveux central, pour pouvoir intégrer ces nouvelles données, a besoin d’informations répétées tout au long de la journée et ce, pendant un minimum de 21 jours.

Le jeu est toujours une bonne façon d’aider votre enfant à accepter les courts instants de stimulation et j’utilise fréquemment l’image du chien qui, comme nous le savons tous, mord son os à pleines dents.

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L’enfant joue le « chien » et vous allez placez soit un carambar (l’original au caramel qui ne se casse pas en bouche) soit un malabar coupé dans la longueur. Vous le placez entre les molaires de votre enfant, en tenant toujours l’extrémité, et vous lui demandez de mordre le plus fort possible pour que l’on puisse voir l’empreinte de ses dents.

Dans un deuxième temps, vous pouvez tirer sur le carambar/le malabar (ou la brosse à dents/la cuillère si vous le désirez) et votre enfant doit « mordre son os » pour gagner. Petit à petit, avec ces séances de musculation, votre enfant s’exerce et se muscle.

Ce n’est que dans un dernier temps qu’il peut garder le morceau en bouche et tenter de la mastiquer.

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ATTENTION! Ne tentez la dernière étape que s’il peut cracher le morceau sur demande!

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Mon enfant a toutes ses dents …mais il n’accepte pas les morceaux.

Votre enfant a grandi et il affirme de façon de plus en plus claire qu’il ne veut pas manger de morceaux.

Que faire? Vous n’avez pas envie de le forcer mais vous voyez les enfants de son âge manger tout naturellement accepter ce que votre enfant n’accepte toujours pas.

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Sachez que vous n’êtes pas seuls car 25 % des enfants rencontrent des difficultés à un moment ou à un autre pendant cette période d’apprentissage.

Il existe deux raisons principales expliquant ces refus:

  1. La sensorialité: votre enfant est très sensible aux sensations tactiles dans la bouche. Il refuse le brossage des dents; il ne met rien à la bouche; il refuse tout ce qui est nouveau sur le plan alimentaire…Ou bien au contraire, il ne sait pas ce qui se passe dans sa bouche et il est perdu lorsqu’un morceau part sur le côté ou se colle à la paroi.
  2. La motricité. Il se peut que les mouvements coordonnés nécessaires pour gérer les morceaux ne soient pas encore acquis: les mouvements de la langue ainsi que le mouvement régulier et continu de la mâchoire pour mastiquer.

Pour stimuler votre enfant, je vous propose de lui donner une brosse à dents électrique adaptée à son âge (soit pour bébé soit pour un enfant plus grand) toujours à poils souples pour ne pas irriter les gencives. Vous pouvez l’installer assis pendant quelques minutes (devant un livre d’images par exemple ou un court dessin animé) pendant qu’il « joue » avec sa brosse à dents.

Les enfants que j’ai rencontrés durant ma pratique m’ont convaincue qu’ils savaient très bien faire tout seuls, à leur rythme, sans l’intervention de l’adulte.

Il faut néanmoins proposer cette activité de stimulation plusieurs fois par jour pour qu’il puisse réellement intégrer les informations sensorielles et les mouvements moteurs et ce, pendant un minimum de trois à quatre semaines!


A la découverte des morceaux

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Votre tout-petit est en train de percer ses molaires.

C’est le moment de l’encourager à mordiller des anneaux de dentition. Cela lui permet de découvrir, à son rythme, sans intrusion, cette partie de la bouche. Il faut pour cela lui laisser des outils variés à sa disposition tout au long de la journée: des anneaux de dentition ou des jouets dans la poussette, sur la table à langer, sur son tapis de jeu, dans son siège auto etc..

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En même temps, commencez à placer les bouchées que vous lui donnez sur ses molaires qui percent: il donne ainsi quelques coups de dents avant d’avaler. Il apprend par ailleurs à bouger sa langue différemment que pour une simple succion: le bout de la langue se déplace alors à droite et à gauche, à la recherche de la nourriture.

Proposez lui des purées de plus en plus épaisses, ou bien des morceaux fondants écrasés à la fourchette pour finalement lui donner de vrais morceaux, toujours fondants.

Par la suite, il les placera spontanément au bon endroit et il est sur la bonne voie!


L’apprenti masticateur.

nourriture jaune mignon fenetre

Prenez le temps de regarder ce que votre enfant fait avec les morceaux qu’il met dans la bouche:

  1. il les recrache?
  2. Il les garde en bouche et semble mastiquer pendant un long moment?
  3. Il les range sur le côté de la bouche pour former une boule qu’il ne peut pas avaler?
  4. Il les gobe tout rond?

Toutes ces façons de faire sont habituelles et courantes chez l’enfant pendant l’apprentissage de la mastication qui est particulièrement long: il commence à découvrir les morceaux vers ses 1 an mais il n’a une mastication adulte qu’à l’âge de 6 ans.

Inutile donc de lui donner des morceaux durs tout de suite: commencez par des aliments fondants ou croustillants, qui fondent au contact de la salive et s’écrasent avec quelques coups de molaires. Par exemple:

Des fruits mûrs.

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Du fromage frais

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Des protéines

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C’est le moment de l’encourager à mordre suffisamment fort et suffisamment longtemps pour qu’il puisse devenir vraiment efficace. C’est ce que nous allons voir dans les prochains articles.


La mastication, pourquoi?

Avons-nous des dents dans notre système digestif? NON!

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Est-ce que notre estomac peut broyer les morceaux? NON!

Si les morceaux que votre enfant met en bouche ne sont pas mastiqués, et bien ils vont tout simplement être expulsés tels quels. Avez-vous déjà trouvé des petits pois, du maïs ou d’autres aliments dans sa couche? Ils n’ont pas été broyés par les dents avant d’être avalés.

Ils ont bien été consommés mais votre enfant ne bénéficie d’aucun apport nutritionnel car l’intestin n’a pas pu faire son travail d’assimilation.

Voilà pourquoi il faut lui proposer des morceaux qu’il peut écrasé avec sa langue, ou avec quelques coups de dents. Il est inutile de lui donner des morceaux trop difficiles à gérer pour lui.

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Je suis un dinosaure!

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Et oui ! Près de 40 ans à suivre des enfants présentant un trouble de l’oralité alimentaire, en Irlande, au Canada et puis en France!!!!!
C’est au contact régulier aves ces enfants et leurs familles que j’ai appris à les accompagner en affinant peu à peu mes approches.
Le contact avec des professionnels canadiens, à la pointe dans ce domaine, m’a permis de porter un regard différent sur cette problématique.


Aujourd’hui à la retraite, je ressens toujours le besoin de partager, que ce soit avec les professionnels ou avec vous, les parents qui avez été mes fidèles partenaires pour aider vos enfants à surmonter les difficultés rencontrées.


A bientôt sur Instagram mais aussi sur YOUTUBE et sur ce site qui vous est dédié.


Comment aider mon enfant à mieux gérer sa salive ?

Nous avons vu dans l’article précédent que le tout-petit passe ses premiers mois de vie avec de la salive sur le menton, sur son bavoir et sur ses vêtements.

Mais que faire si cette situation perdure au-delà des 12/18 mois ?

Durant le premiers mois, il est tout naturel d’essuyer son menton, de changer son bavoir ou son haut tout au long de la journée. Mais il se peut que cette perte salivaire commence à poser problème si :

  1. Le pourtour de la bouche et le menton sont irrités par cette humidité permanente. Il faut alors protéger la zone avec une pâte à l’eau (voir en pharmacie).
  2. Les vêtements sont imbibés de salive et l’enfant reste mouillé une partie de la journée. Il faut alors chercher des bavoirs plus absorbants.
  3. Les jouets sont couverts de salive et certaines activités ne sont plus proposées (les livres ; la découverte de jeux qui appartiennent aux plus grands).
  4. Les autres enfants que votre enfant côtoie ne veulent plus lui tenir la main car elle couverte de salive.

Comment faire ? Il faut l’accompagner pour que la gestion de la salive devienne un automatisme. Pour l’instant, il ne sent pas qu’il est mouillé et il n’est pas dérangé du tout !

Tout au long de la journée, vous allez donc l’encourager à :

  • Fermer la bouche
  • Entrer sa langue
  • Avaler sa salive

Vos rappels réguliers (« ferme ta bouche ! », « essuie-toi ! ») ne semblent avoir aucun effet.

Vous allez donc lui donner des informations beaucoup plus claires pour qu’il ferme la bouche en :

  • Tapotant ses lèvres d’un geste vif
  • Brossant les lèvres avec une brosse à dent souple

Vous allez donc reproduire ces gestes tout au long de la journée, dès que vous l’avez sous la main ! Toutes les occasions sont bonnes : au moment du change ; lorsque vous lui lavez les mains et le visage ; pendant le brossage des dents ; avant et après le repas……et bien sûr, dès que la salive apparaît.

Vous allez accompagner vos gestes de stimulation tout au long de la journée par des phrases d’encouragement et vous allez le féliciter pour ses efforts : « ferme bien la bouche » ; « avale » ; « oui ! C’est bien ! » ; « « tu es magnifique avec une bouche bien fermée !!!!! » ; « bravo ! » ; « tu continues comme ça ! ».

Quels résultats pouvez-vous avoir ? Et bien au bout de trois semaines d’efforts, vous commencerez à voir une amélioration mais il faut bien continuer jusqu’à ce que cette nouvelle habitude soit bien intégrée. 

Il ne faut pas hésiter à recommencer si besoin, dès qu’une nouvelle dent a percé ; dès qu’un rhume apparaît (en nettoyant bien le nez bouché) ; dès que votre enfant oublie d’avaler sa salive.


Mon enfant bave ? Est-ce normal ?

Les pertes salivaires sont tout à fait normales chez le tout-petit.

Plusieurs facteurs y contribuent :

  1. Il passe beaucoup de temps à mettre à la bouche, une étape très importante dans la découverte du monde qui l’entoure. En effet, la bouche est très sensible et informe l’enfant sur la forme de l’objet, sa texture, son goût, sa température et bien plus encore ! Le tout-petit regarde, découvre avec les mains puis il découvre avec la bouche. Tout y passe : les mains, les pieds, les cheveux de Maman, les objets à sa portée… C’est une démarche de l’enfant très importante qu’il ne faut surtout pas empêcher. Malgré le fait que certains de ces objets ne sont pas propres, sachez que votre enfant enrichi sa micro-biote quand il « goûte » ainsi tout ce qu’il trouve. Alors laissez-le faire !
  2. La période durant laquelle les dents percent la gencive va également être accompagnée d’une salivation importante…qui est tout à fait normale !

3. La position du tout-petit qui passe beaucoup de temps au sol pendant ses premiers mois est propice aux pertes salivaires.

De plus, durant cette même période, les régurgitations sont fréquentes car le tout-petit est principalement nourri avec du lait, que ce soit au sein ou au biberon. Ce liquide remonte donc avec une grande facilité le long de l’œsophage et il est accompagné de l’acide gastrique qui est présent dans l’estomac. Cet acide va irriter les muqueuses et le bébé réagit en produisant plus de salive….qui s’échappe par la bouche !

C’est la raison pour laquelle les pertes de salive sont fréquentes chez le tout-petit jusqu’à l’âge de 9/12 mois. Par la suite : 

  • Il sera plus souvent assis et fera l’acquisition de la position debout ; 
  • Il aura ses premières quenottes ; 
  • Il aura diversifié son alimentation et il quittera graduellement les biberons de lait

Si votre enfant continue à mouiller ses vêtements au-delà de cet âge, n’hésitez pas à consulter le prochain article sur ce sujet.


Mon bébé sort sa langue…..

Le risque est que votre enfant construise son schéma corporel avec une bouche ouverte et sa langue sortie. Cela engendre toute une série de problèmes car :

1. Il respire par la bouche et non par le nez

2. Les cuillerées que vous lui proposez ressortent de sa bouche

3. Il est difficile d’avaler avec une bouche ouverte

Mais comment faire pour l’encourager à fermer sa bouche et à rentrer sa langue? Il est trop petit pour imiter ce que vous lui montrez ou pour comprendre ce que vous lui dites!!!!! Vous allez donc solliciter la fermeture de bouche en l’embêtant gentiment jusqu’à ce qu’il y arrive:

1. Tapotez ses lèvres avec vos doigts

2. Brossez sa langue avec une petite brosse à dents pour bébé

3. Brosser ses lèvres avec la même petite brosse

Au bout de trois semaines, si vous répétez ces gestes à plusieurs reprises , vous commencerez à obtenir des résultats : la bouche commence à se fermer et la langue rentre peu à peu dans sa bouche.

Si vous n’obtenez pas les résultats attendus parce cela fait longtemps que votre enfant a pris cette habitude, vous pouvez utiliser une brosse à dents électrique. Elle stimule beaucoup plus et cela l’encourage à fermer sa bouche pour se protéger des « chatouilles ».

Pour l’enfant plus âgé, il est aussi possible d’utiliser un glaçon ou un bâtonnet glacé. La glace refroidit les lèvres et le corps cherche automatiquement à se réchauffer. Votre enfant va alors rentrer la langue et fermer la bouche.


Mon bébé se réveille la nuit pour manger… Et refuse de manger la journée.

« Ma petite fille de 13 mois est encore très attachée à son biberon et elle refuse les purées que je lui donne à midi et le soir.

Du coup, elle a faim la nuit et se réveille une à deux fois en me réclamant un biberon.

Que dois-je faire ? Elle ne se rendort pas tant qu’elle n’a pas son biberon. » 

Le lait que votre petite boit la nuit associé aux biberons du matin et du soir suffisent à la rassasier. Elle n’a donc plus faim ou pas assez faim pour accepter les purées que vous lui proposez à l’heure du repas.

Voici différentes stratégies que vous pouvez utiliser pour l’aider à retrouver un rythme de vie qui est plus en lien avec les rythmes circadiens : on mange pendant la journée et la nuit…on dort !

  1. Proposez-lui de manger des aliments qu’elle apprécie à chaque repas. Ne vous inquiétez pas pour l’instant sur l’équilibre alimentaire : vous pourrez diversifier dans un deuxième temps. 
  2. N’insistez pas sur les quantités qu’elle mange. Vous allez pouvoir augmenter ces quantités petit à petit.
  3. Assurez-vous que ces aliments soient enrichis d’huile (d’olive pour le salé par exemple et de coco pour les desserts lactés)à raison d’une cuillérée à café par repas. Votre bébé a absolument besoin de lipides pour le bon développement de son cerveau et de son organisme. 
  4. Expliquez-lui qu’il y a un biberon le matin et un le soir et que les autres repas sont pris à la cuillère. Si besoin, utilisez des photos pour illustrer chacun des repas. 
  5. Si elle se réveille la nuit, donnez-lui un biberon d’eau ou laissez-lui un biberon d’eau à disposition, ce qui vous permet d’accéder à sa demande sans impacter son appétit. 

Tenez bon car vous pouvez rapidement rétablir un rythme plus adapté pour vous et votre bébé.